DIES par Dan Albertini : Haïti horizon 2016, quel avenir pour les grandes villes ?

Diplomatie Internationale & Société par Dan Albertini

  • Haïti horizon 2016, quel avenir pour les grandes villes ?

Entre ().Aux États Unis d’Amérique, si Barak Obama passe il sera en fin d’un deuxième mandat. Sinon ce sera Romney en fin d’un premier mandat. Que sera ce pays avec une dette colossale ? Le président Medina, en République voisine, sera aussi à la fin de son mandat. Ban Ki moon ne sera plus secrétaire général des Nations Unies, et la République de la Jamaïque sera peut-être chose faite. Mais Haïti. La MINUSTAH sera-t-elle encore là ? Et, pour protéger qui, en telle occasion, pourquoi ? Trois dates symboliques attendent le président Martelly : 31 janvier 2013, 7 février 20013. Mai
2016, s’il est maître de son destin. Comprenons par contre que le développement du pays reste et demeure la tâche des maires des grandes villes. Mais avant tout, disons merci aux Américains pour le renouvellement du TPS en faveur des exilés du séisme de 2010, ce qui, selon la diversité des bénéficiaires, a directement un impact sur plusieurs municipalités en Haïti. Fermons les ().

Les voisins du littoral
Avant d’enjamber le littoral, je crois personnellement que la République a intérêt à assumer jusqu’au bout, son choix en la personne de Michel Martelly comme président. Nonobstant l’obligation de le renvoyer en cas de faute grave car la République ne sombrerait malgré tout. Car, le problème du pays n’est pas la Présidence. Passons !

Deux villes côtières vis-à-vis, sur le littoral, ont généralement un destin commun dans la plupart des pays. Embarcadères et débarcadères sont gérés en double résonnance de manière à harmoniser et à dynamiser l’action des acteurs vitaux du développement pluraliste. Quand nos associations régionales à l’étranger pensent à jumeler des villes outremers avec les leurs, pourquoi ne pas initier cet axe en Haïti ! Il serait peut-être temps pour ces associations de partager cette synergie et d’harmoniser leurs actions avec un plan intégrateur régional et local. Sinon le développement accéléré n’est pas pour demain. Sommes-nous capables de nous entendre en dehors de la politique ?

Quel avenir donc en ce sens pour des jumelages nationaux : Jérémie – Anse-Rouge – Port-de-Paix, Miragoâne – Petit-Goâves – St. Marc, les Cayes – Jacmel – Anse à Pitre… ? Ce qui déboucherait sur une association nationale des villes côtières (des intérêts en commun, des axes de développement
croisés, des renforcements économiques triangulaires, des forces d’actions politiques locales plus étendues, des axes alimentaires indépendants, la maitrise d’un système de navigation maritime civile, le développement des rails comme moyen de transport).

Si Port-au-Prince ne peut être évacuée par dépit car faisant partie aussi du schéma, son rôle resterait celui de l’hébergeur de la capitale. Où les politiques nationales devraient être modulées en faveur des grands axes stables et de transition. D’ailleurs, Port-au-Prince est-elle prête pour accueillir des touristes nationaux pour une durée de 24, 48 à 72 heures, leur offrant des visites guidées
instructives ? Le maire de la Capitale aura-t-il cela en pensée ?

Que nous dicte la réalité quand le président de la République joue au self relationnist pour une rue adoquinée ou pour une plage asphaltée ? Cette usurpation du pouvoir politique de dépenser dans le but du développement et par surcroît accéléré, se régulariserait automatiquement. Car, les budgets sont-ils réellement transférés aux villes avec les pouvoirs de dépenser, selon la constitution du pays ?
Quand la ville a le droit de règlementer ? Quand la ville pourrait collecter pour ses besoins. Quand tout cela mènerait vers une croissance provinciale d’un haut savoir, d’un développement de l’expertise, d’une meilleure connectivité avec l’international. Constat. Pourquoi le maire de Montréal doit-il passer par Port-au-Prince Capitale, quand Montréal trouverait meilleur alliée ailleurs au pays !
Cependant, les municipalités bénéficient-elles des services d’un commissaire industriel spécialisé qui ramènerait : entreprise et économie ?

Pourquoi poser le problème ainsi

Considérons le cas de Limonade, qui s’est vue implanter une université sans en comprendre l’importance, sans avoir été mise au courant, au moment de la décision. Quel partenariat donc pour cette région qui prenait acte dernièrement de l’indélicatesse politique de l’exécutif, au point où le rectorat de l’Université d’État d’Haïti n’avait pas de plan ? Comment donc a été décidé l’avenir de cette ville et de la région constituant : Limonade, Plaisance, Grande-Rivière, Cap-Haïtien, Limbé ?
Comment ont été intégrées les ressources savantes locales élargies et régionales, en priorité pour éviter l’érosion des cerveaux et établir un système d’enrichissement des relations ? La République dominicaine avait-elle contacté les autorités locales pour ce faire ?

Le président Martelly avait proposé de gouverner autrement, qu’en est-il dans la réalité ? De la fiscalité aux crédits d’impôts fonciers, quelle sera la part de la ville de Limonade ? Quel instrument de développement économique accompagne cette université, par exemple : des banques, des cliniques de santé, un parc immobilier, des réglementations municipales pour la construction ou pour le zonage, la présence de techniciens qualifiés, etc. ?

Si je prends le temps de m’exprimer à propos en cette fin de préparation pour la rentrée scolaire en Haïti, c’est en vertu de l’article 32, section F de la Constitution qui réclame en faveur des enfants de 1804. Se réconcilier avec soi-même et avec les autres, c’est le début de la chaîne de solidarité. Avec les autres, c’est le devoir de toute nation penchée sur son avenir. Un enfant de Limonade verra-t-il son maire comme un instrument de motivation ?

Quel est le nôtre aujourd’hui alors qu’un premier ministre n’a mis tous ces enfants à l’école en cet octobre. Un seul qui manquera à l’appel, d’aucun ne saura assez juste pour se justifier. C’est pourtant ce que laissait à prévoir, dans une nouvelle de Radio Métropole (12 sept. 2012) et je cite : « Le nombre d’enfants ayant accès à l’école gratuitement pourrait doubler ». Je disais, et je le répète, à chaque fois qu’un enfant de 1804 n’est inscrit à l’école, c’est une occasion de renvoyer un Premier ministre incapable de relever le défi qui garantit l’avenir du pays, de la nation que nous voulons construire. Le rôle des maires serait aussi de faire ressortir ces valeurs, mais surtout de pouvoir recruter pour le haut savoir de leur ville particulière. C’est aussi le rôle d’un parlementaire dont la localité et la région touchent ces intérêts croisés. La République a besoin de beaucoup plus qu’un maire intellectuel malade aux Abricots, avec comme potentiel une amitié avec l’ancien président Préval. La République a besoin de maires capables de croiser les fers pour faire passer des législations en faveur de leur région. Des maires exercés dans une haute sphère administrative pour que, lorsqu’ils arrivent sénateurs, n’aillent pas salir les institutions comme l’a fait le sénateur Zenny de Jacmel.
lovinsky2008@gmail.com

cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 17 octobre 2012 VoL. XXXXii, no. 58 New York, et se trouve en P7, à : H-O 17 oct 2012

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Haïti-Observateur / ISSN: 1043-3783